Littérature sans Frontières est une chronique de Pierre Guelff.
La « Fête à Neuilly », au XIXe siècle, était l’impératrice des fêtes foraines, celle qui attirait de concert le populaire et les élégants des beaux quartiers. Les riches maîtres y frottaient leurs habits de gala aux blouses des travailleurs et aux jupettes des cousettes.
Et, c’est là, principalement, au cur de cette fête créée sous le Premier Empire que l’auteur Alexandre Suval emmène le lecteur pour son étonnant roman « La Ville éphémère », paru aux Presses de la Cité dans la collection « Terres de France ».
C’est l’histoire d’un personnage aussi curieux qu’attachant, vicomte et saltimbanque à la fois, un homme que les femmes dévorent des yeux alors que lui se laisse faire avec une délectation évidente, selon l’auteur.
Mais, le « Prince des forains », comme il l’appelle, se trouve embarqué dans une dramatique aventure, bien que son protégé, Ficelle un homme-momie le mette en garde.
Sera-t-il trop tard pour faire marche arrière en cette période où l’on passe du célèbre « bertillonnage » – ou anthropométrie judiciaire à la technique des empreintes digitales ?
Ce roman est, donc, un polar, avec son lot de crimes nombreux ! -, d’enquêtes mystérieuses et de rebondissements, qui se déroule dans le milieu des forains mais, c’est, obligatoirement, plusieurs facettes de son auteur qui ressortent de cet ouvrage avec un brin d’humour (« Le maître boulanger, bonne pâte
»), une pincée de sarcasme (« Il est mort pour la patrie, ou pour rien, selon les convictions »), beaucoup de réalisme (« Le savoir rend l’esprit rebelle à la soumission ») et un incontestable talent dans la gymnastique des mots et des idées (« Entre gens dénués de scrupules, on a tôt fait de se reconnaître
».
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